Ce matin, j’ai pris le métro, ce qui n’a rien d’exceptionnel dans ma vie. Ce trajet, je le connais par cœur, je le fais quasiment toutes les semaines. Mais là, j’ai raté ma station. Et pas parce que je ne faisais pas attention. Je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé quand l’arrêt a été annoncé, si j’avais oublié le nom de ma station ou si je croyais qu’elle était bien plus loin. Toujours est-il que je me suis retrouvée à celle d’après.
Après mon rendez-vous, je devais effectuer un deuxième trajet, que je connais bien également, même si je ne l’emprunte pas aussi souvent. Je me suis trompée de sortie. J’arrive quasiment toujours par la même ligne, je prends toujours la même sortie, mais pas aujourd’hui. Dans ces cas-là, je sors le nez au vent, sans aucun repère, et je cherche (l’iPhone et la petite boule bleue de l’appli Plans ont changé ma vie). J’ai l’impression de redécouvrir ma propre ville.
Troisième trajet, pour rentrer chez moi cette fois. Donc là non plus, aucune inconnue, une ligne que je connais bien. Mais que j’ai mis longtemps à retrouver, passant d’un quai à un autre par mille couloirs (au moins).
À une époque, ça m’aurait frustrée, voire, certains jours, désespérée. Aujourd’hui, je n’ai plus vraiment d’horaires (si j’arrive chez moi un peu plus tard, ça n’a pas grande importance), donc beaucoup moins de pression. Je peux donc m’offrir le luxe de savourer mon dysfonctionnement, d’y voir une sorte de promenade inattendue. Même dans le métro, c’est parfois presque un cadeau.