Le Festival de musiques de femmes du Michigan et moi

Cet été se tiendra le 40e Festival de musiques de femmes du Michigan. Ce sera aussi le dernier, comme je viens de l’écrire sur Yagg.

Et j’ai 2 regrets dans cette histoire. Le premier, c’est que le festival s’arrête avant de s’être officiellement ouvert aux femmes trans’. Les discussions semblaient en voie d’enfin pouvoir peut-être donner quelque chose. Au bout de 20 ans, il était temps…

Mon second regret est que les organisatrices n’aient pas réglé le problème plus tôt, aient laissé la situation pourrir, et pourrir le festival. Parce que c’était vraiment un beau projet, et que, pour y être allée 2 fois (j’étais naïve à l’époque, je n’ai même pas vu qu’il y avait un problème de non-inclusion), je dois admettre que c’était un endroit à part, où nombre de femmes venaient, comme le dit Lisa Vogel, «poser le fardeau de la misogynie» à laquelle elles étaient confrontées au quotidien.

J’y ai rencontré des femmes pour qui cette semaine représentait le seul moment de liberté de l’année, le seul moment où elles pouvaient vraiment être elles-mêmes (notamment être lesbiennes et heureuses de l’être). J’ai assisté à des concerts assez géniaux (BETTY, Leisha Heiley et The Murmurs avant Uh huh her, Tribe 8…), participé à des ateliers surréalistes (le passage à l’an 2000 et la nécessité de se munir de crayons à papier de M&M’s comme monnaie d’échange en cas de bug mondial, par exemple, grand souvenir).

En tant que journaliste et à titre personnel, j’ai toujours milité pour la mixité, quand j’étais à Têtu et depuis plus de 6 ans maintenant avec Yagg, mais je ne suis pas contre quelques parenthèses de non-mixité par-ci par-là, comme des respirations dans la vie de tous les jours. Dans d’autres circonstances, j’y aurais bien emmené ma fille, parce que c’était une expérience exceptionnelle, une célébration de la femme en tant que femme, de la fille en tant que fille. Ce qui aurait bien sûr pu inclure les femmes et les filles trans’, permettre au plus grand nombre de bénéficier de ce sentiment rare et un peu fou d’être à sa place, entourée.

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