Il faut que je vous avoue quelque chose: je suis une fausse geek. Oui, je suis fan de Star Wars – je suis même vaguement puriste puisque je n’aime que la Trilogie originale – mais je suis incapable de retenir les noms des planètes (à part Aldorande et une ou deux autres) et des vaisseaux (donnez-moi le Millenium Falcon, les autres on s’en balance); j’aime tripatouiller dans le code html mais c’est parce que je suis obstinée et que je veux comprendre, pas parce que c’est fascinant; j’appelle les couleurs par leur nom (bleu, c’est bleu, pas #0000FF), et, surtout, je ne lis pas de comics – en gros, la dernière fois, ça devait être Superman ou Les Quatre Fantastiques, j’avais 8 ans et mon frère m’avait prêté son magazine –, ni ne joue à des jeux vidéos, ou très peu – je ne me repère pas dans l’espace, ça me stresse et après j’ai mal aux yeux.
Vous vous demandez où je veux en venir et pourquoi je vous raconte ma vie? Parce que la semaine dernière, je suis allée à la projection de presse de Scott Pilgrim (en salles aujourd’hui), et que je veux rassurer celles et ceux qui ont lu les critiques écrites par des geeks (ou des gens qui se croient supérieurs aux geeks parce que eux, ils regardent des films). Pas besoin d’avoir passé des heures à jouer à Super Mario ou à Zelda, pas la peine d’avoir dévoré les BD de Bryan Lee O’Malley dont le film est adapté pour aimer Scott Pilgrim. Il faut juste garder l’esprit ouvert, se préparer à ne pas comprendre toutes les références (de toute façon, à part le réalisateur et les scénaristes, qui saisit toutes les références d’un film?), et se laisser porter. Si vous avez aimé Kick-Ass, Captain Sky and the World of Tomorrow ou même Dick Tracy, ça ne devrait pas être trop dur. Si vous êtes fan de Murnau ou de Zurlini, ce sera peut-être un peu plus compliqué, quoiqu’Aurélien Ferenczi, le critique de Télérama, ait réussi à y voir du Rohmer, alors qui sait…
L’histoire: Scott Pilgrim est un post-ado qui joue dans un groupe de rock banal, sort avec une lycéenne pour se remettre d’une peine de cœur, partage le lit (en tout bien tout honneur) de son colocataire homo Wallace, ne travaille pas, a peut-être des parents mais n’en parle pas, n’a pas de téléphone portable, ignore internet sauf pour relever ses mails tous les 36 du mois, n’a jamais quitté Toronto (eh oui, c’est une histoire canadienne, pas états-unienne). Un jour il rencontre la femme de ses rêves (littéralement), Ramona Flowers, et découvre que pour pouvoir espérer vivre une quelconque relations avec elle, il devra combattre ses 7 ex maléfiques.
Le ton est donné dès les premières secondes, avec un logo Universal remanié à la sauce jeu vidéo:
Si vous ne pouvez pas voir la vidéo ci-dessus, cliquez sur 8-bit Universal Theme from Scott Pilgrim vs the World
Le côté BD est rendu par l’incursion d’onomatopées sur l’écran – dont on craint au début qu’elles ne deviennent vite encombrantes, mais en fait, non – ou les petits cœurs qui s’échappent des baisers entre Scott et Ramona. C’est naïf et ça passe. Le jeu vidéo prend beaucoup plus de place, et c’est là que le réalisateur, Edgar Wright (Shaun of the dead et Hot fuzz), a réussi son coup, avec l’explosion en pièces de monnaie des perdants des combats (ninja ou battle de basses) ou les cascades dans tous les sens.
Le casting est à la hauteur, avec en tête, dans le rôle-titre, l’excellent Michael Cera (Juno), qui donne avec subtilité corps à ce personnage de BD. À ses côtés, Mary Elizabeth Winstead (au centre de la photo) en Ramona Flowers mystérieuse à souhait, Kieran Culkin (à gauche) en gay irrésistible, Jason Swchwartzman en ultra-méchant (il a un côté André Manoukian un peu déconcertant, cela dit). Sans oublier le beau Chris Evans, et Alison Pill – Anne Kronenberg dans Harvey Milk.
Le film joue sur les clichés de son époque, et donc aussi sur ceux de l’homosexualité: l’histoire de Ramona avec Roxy (Mae Whitman) n’était qu’une phase, quand Wallace parle du “mot en L” (“L word”), Scott pense “lesbienne” et pas “love”, Wallace séduit à tours de bras…
Bizarrement, la bande-annonce n’est pas vraiment représentative du film, qui est beaucoup plus poétique qu’elle le laisse croire:
Si vous ne pouvez pas voir la vidéo ci-dessus, cliquez sur Bande-annonce VOST – Scott Pilgrim
En revanche, j’a-do-re le générique:
Si vous ne pouvez pas voir la vidéo ci-dessus, cliquez sur Scott Pilgrim Opening Credits
Un extrait pour faire bonne mesure:
Si vous ne pouvez pas voir la vidéo ci-dessus, cliquez sur Extrait 1 VOST – Scott Pilgrim
Et un autre, parce qu’un, c’est toujours trop court:
Si vous ne pouvez pas voir la vidéo ci-dessus, cliquez sur Extrait 2 VOST – Scott Pilgrim
Pour celles et ceux qui ont la flemme de lire tout ce que je me suis pris la tête à écrire au-dessus, je résume: allez voir Scott Pilgrim. C’est bien.
C’est vrai que le générique est pas mal du tout. A priori, j’ai pas le profil cible, mais je le tenterai quand ça passera en VOD.
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Ah ah !
En te voyant à la projo, j’étais sûr que tu écrirais quelque chose comme ça :
“Le film joue sur les clichés de son époque, et donc aussi sur ceux de l’homosexualité: l’histoire de Ramona avec Roxy (Mae Whitman) n’était qu’une phase, quand Wallace parle du “mot en L” (“L word”), Scott pense “lesbienne” et pas “love”, Wallace séduit à tours de bras…”
🙂
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