Adieu Madiba, ou le jour où j'ai vu Nelson Mandela danser

J’ai tellement de choses qui me traversent le cœur et l’esprit. Je ne les dirai jamais aussi bien que Christiane Taubira, j’ai juste envie, en quelques lignes, de partager mon souvenir le plus personnel de Nelson Mandela.

Glasgow, 9 octobre 1993. Sous une pluie fine et glacée, une mer de parapluies, de capuches et de bonnets. Il fait froid mais on s’en fout, le moment est joyeux et historique. Pas d’impatience, juste de la bonne humeur et une petite appréhension: verrai-je quoi que ce soit lorsqu’il arrivera sur le podium, avec mon petit mètre 60 derrière toutes ces têtes?

Inquiétude inutile finalement. Il arrive avec sa fille, j’ai un vague souvenir de discours, forcément beau, enthousiasmant et émouvant. Mais surtout, très vite, la musique.

Là-bas, à quelques mètres de moi, Nelson Mandela danse.

Je ne le savais pas à l’époque – j’avais 23 ans, j’étais étudiante dans une ville que je découvrais et dont j’ignorais l’histoire –, mais ce n’est pas un hasard si Nelson Mandela avait choisi Glasgow pour cette visite au Royaume-Uni. En 1981, alors que le Royaume-Uni le considérait comme un terroriste et que Margaret Thatcher refusait de condamner le régime d’apartheid, la Ville de Glasgow a remis à Nelson Mandela (en son absence évidemment) la «Freedom of the City», faisant de lui un citoyen d’honneur, et, symboliquement tout du moins, un homme libre («Freeman»). En 1986, St George’s Place – où se trouvait le Consulat général d’Afrique du Sud – est devenue Nelson Mandela Place. Plusieurs villes ont suivi l’exemple de Glasgow, et en octobre 1993, ce sont neuf «Freedom of the City» que Madiba est venu chercher en Écosse:

mandela

5 comments

Leave a Reply

Fill in your details below or click an icon to log in:

WordPress.com Logo

You are commenting using your WordPress.com account. Log Out /  Change )

Facebook photo

You are commenting using your Facebook account. Log Out /  Change )

Connecting to %s